PROJETS SATELLITES
ACTIONS ARTISTIQUES
L’action artistique, tout comme les performances ou les spectacles in situ font partie de la nature d’Art Zygote, ils sont nécessaires à la fabrication de ceux que l’on sait nommer spectacles. Ils sont la substance qui enrichit nos univers artistiques parce qu’ils s’inventent avec d’autres personnes : des médiateurs culturels, des enseignants, des animateurs, des amateurs d’art, des classes… Ces projets s’ébauchent avec des contraintes extérieures qui nous sont proposées et elles nous poussent à toujours plus de créativité en résonance avec le monde tel qu’il est.







Les artistes d’Art Zygote appréhendent les représentations et la création d’une manière plus élargie qui s’accompagne de temps d’expérimentation, d’imprégnation et d’échange avec différents publics. Ces moments sont des espaces de partage, ils s’inventent en fonction de chaque projet et prennent différentes formes : atelier de recherche, laboratoire, masterclass… Les contenus sont toujours en lien avec nos créations soit par le biais des textes, des matières utilisées, des types de manipulation ou de principes chorégraphiques. Ces rencontres sont souvent pensées en lien avec des structures culturelles ou éducatives, autour de questions qui nous animent. Elles nous permettent d’être au plus près d’une réalité tangible qui nourrissent ainsi nos créations. Et du côté du public nous les invitons à participer à un processus de création pour rendre possible chez chacun l’émergence du geste artistique. L’action artistique ainsi vécu a l’importance aujourd’hui de nous ré-ouvrir, de nous décloisonner.
HABITER
En lien avec la création du spectacle Libre(s)
23 élèves de Terminale Arts Appliqués

L’ABRI AUX MÉMOIRES
Proposé par la Ligue de l’Enseignement de la Mayenne (F.A.L. 53)
Théâtre de Laval, scène conventionnée en 2014-2015



Il visait à renouveler la réflexion sur la politique d’éducation artistique et culturelle de Laval en expérimentant une autre approche sur un quartier prioritaire de la ville de Laval, le quartier St Nicolas. L’objet était d’appréhender l’enfant dans son cadre de vie global, à l’école mais également hors de l’école en intervenant sur les différents temps de l’enfant. Ce parcours s’adressait aux enfants, aux jeunes et aux familles du quartier. Il proposait une sensibilisation approfondie au spectacle vivant et à la culture, dans une démarche de co-construction avec les acteurs culturels, sociaux et éducatifs du quartier et de la ville.
La première rencontre avec les habitants et les acteurs du quartier s’est construite autour de la création d’Art Zygote « La gravité n’est plus ce qu’elle était ». À travers un univers d’objets, ce spectacle évoque le vieillissement d’un couple et ce qu’il transmet aux générations suivantes.
Suite à la représentation du spectacle, toute l’équipe de la création a partagé lors des ateliers la genèse du spectacle, de l’écriture aux lumières en passant par le plateau : la danse et le théâtre.
- Philippe Languille, comédien, a animé un atelier théâtre à partir des retours des élèves suite à leur expérience de spectateur.
- Lætitia Davy, danseuse et Joël Viot, créateur lumière, ont animé ensemble un atelier autour de la lumière et de la présence du corps. Comment la lumière crée un univers et des espaces où le corps peut se transformer ?
- Marcel Le Bihan a mené des ateliers d’écriture à partir d’objets amenés par les élèves. Ces objets devaient évoquer leurs grands-parents réels ou imaginés. Chaque texte commençait par « mon grand-père » ou « ma grand-mère ».
- Valérie Berthelot, metteuse en scène, a clos ce projet en intervenant en théâtre d’objets avec ceux apportés par les enfants et manipulés par eux, Ils étaient la matière première pour l’invention d’histoires.
Ces ateliers ont dépassé les desseins de la compagnie. Suite à la richesse des échanges et la profusion d’objets chargés d’histoire intimes, Art Zygote a décidé d’exposer tout ces objets avec leurs textes dans une maison confectionnée avec des cartons. Gerald Bertevas (créateur sonore) a créé une bande son en interviewant les élèves dans leurs classes sur leur rapport à l’objet apporté. Ce paysage sonore était diffusé en continu dans la maison.
Cette maison « L’abri aux mémoires » a été installée dans le hall du Théâtre de Laval pendant 1 mois et, lors de la restitution finale du projet, à la Grande surface (lieu mutualisé de répétition situé dans le Centre multi activités) à St Nicolas.
La cabane abritaient des objets à priori banals devenaient pour chaque enfant extrêmement précieux tant ils témoignaient d’un morceau de vie. A l’origine Art zygote avait demandé aux élèves d’apporter un objet qui évoquait leurs grands-parents, c’est un bout d’eux-mêmes qu’ils nous ont confié. Nous avons joué de cette intimité pour la fantasmer, la transcender, la partager. En improvisant des scénettes, les objets ont dévoilé leur valeur symbolique et leur pouvoir métaphorique. Ils ont déclenché l’écriture de textes qui témoignent de la richesse des différentes cultures.
« Ma grand-mère collectionnait des tours Eiffel. On se les passe de génération en génération. Elle sert de décoration dans ma chambre. »
Elodie
« Mon grand-père m’a offert ce béret. Il porte une étoile rouge et fait partie de l’uniforme des écoliers cubains. »
Akim
« Mon grand-père quand il est venu pour la première fois en France, il est rentré dans un Leclerc pour visiter. Il a utilisé un jeton pour le caddie et après il me l’a donné. »
Amel
PERFORMANCE, INSTALLATION, IN SITU
FEMME OISEAU
« Seul importe l’Oeuvre mais finalement, l’oeuvre n’est là que pour nous conduire à la recherche de l’oeuvre . » Maurice Blanchot
« Femme-Oiseau » c’est la rencontre avec l’une des oeuvres intitulées « Augure » de l’artiste plasticienne ISE, le rituel mexicain des Voladores et la pratique de la TCAI (Transe Cognitive Auto-Induite).
Derrière ces mots , nous parlons de nos créations atypiques qui ont toutes sortes de formes mais souvent éphémères. Soit elles sont créées avec des contraintes, celles d’appel à projet ou en lien avec un lieu, soit au contraire elles naissent dans une liberté totale comme une tentative très personnelle d’expérimenter un désir artistique. Ces créations singulières nous offrent la possibilité de nous exercer, de creuser, ainsi les artistes de la compagnie ont toute leur place ici pour présenter leurs recherches artistiques.
C’est aussi la question de quels sont aujourd’hui nos rituels, notre rapport au vivant, à ce qui nous entoure et que nous n’avons pas créé ? Depuis la nuit des temps, l’Homme cherche à entrer en relation avec ce qui est tangible et intangible.
Des magdaléniens qui peignaient dans les grottes, aux druides celtiques en passant par les chamans, sorcières et autres médecins men… Il a toujours été nécessaire de pouvoir être en lien avec les phénomènes extraordinaires et de pouvoir créer un espace de rituel rassurant.
Le monde moderne à progressivement fait disparaître ces espaces, laissant la place à la science, la technologie, l’intelligence artificielle … se fermant au vivant. Sans chercher à recréer ces rituels, la Femme-Oiseau cherche son propre espace de
dialogue avec ce vivant.
Un espace où tension et respiration s’imbriquent, se percutent pour n’être qu’une même énergie passant d’une nuance à l’autre sans conscience intellectuelle.
Cette performance convoque la Femme-Oiseau pour se poser au coeur d’un espace de passage où chaque personne pourra rester, regarder, discuter, partager ou juste traverser.


LE SOUCI DE L’AUTRE
Totalement autonome, la mise en place et l’installation du public autour du castelet est en pleine réflexion. Un dispositif sonore accompagnera les 2 acteurs : techniciens et comédienne/manipulatrice.
Conception et création : Valérie Berthelot
Regard extérieur et artiste accompagnateur : Gilles Debenat
Jeu, construction: Valérie Berthelot
Création sonore : Gérald Berevas
Administratrice de production : Véronique Collet
Ce projet est né à la Bank dans les locaux de la Drolatic Industry pendant un stage de Théâtre de papier avec Alain Lecucq en mai 2016. Le primatologue Frans de Waal formule ainsi ce qu’est pour lui l’empathie. « Cette extraordinaire capacité de vivre ce que vit l’autre. Anticiper ce que va vivre l’autre, ses intentions, ses attentes, et nous les approprier, nous projeter dans son futur ». Les chimpanzés en sont capables, en est-il de même pour les hommes ? Je souhaite poser cette question, en m’appuyant sur des images d’actualité récurrentes, celles des migrants quittant leur pays dans l’espoir d’une vie meilleure. Quel accueil leur réservons-nous ? Quand certains consacrent leur vie à tenter de répondre à la question « comment prendre soin de l’autre ? » d’autres rétorquent « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
À l’instar des bagages de ces personnes, le dispositif théâtral sera minimal. Je porterai sur moi la scène présentée sous forme d’un « Théâtre de papier », une boîte en carton surmontée d’une mini-scène que je porte à la manière d’un sac à dos sur le devant. Les acteurs sont des figurines en deux dimensions, de simples images découpées dans la presse pour attester de la récidive des catastrophes humaines lors de migrations.
À la manière des documentaires je ne souhaite pas jouer les situations mais donner à entendre des sons de radio extraits d’émissions tel que « Sur les épaules de Darwin » de Jean Claude Ameisen, « Les pieds sur terre » de Sonia Kronlund et le magazine de France Inter « Interception ». Créer avec des images sur papier et des voix très réalistes un espace poétique afin de ne pas oublier ceux pour qui les rêves meurent chaque jours sur les chemins de l’exil.



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